LES ORIGINES DE LA FRANC-MAÇONNERIE

Publié le par Bernache

                                            

 

 

 

 

D’où vient la franc-maçonnerie ? Premièrement, de Jean Théophile Désaguliers qui lui a donné son caractère contemporain; deuxièmement, des compagnonnages ou des guildes, ancêtres des corporations et des syndicats professionnels d'aujourd'hui; troisièmement, de la structure des loges opératives de William Schaw (1549-1602), Maître des travaux publics d'Écosse et finalement; de l'entrée massive de la Bible dite de Jacques Stuart dans les loges précitées au tournant du premier quart du 17è siècle.  La franc-maçonnerie contemporaine aurait ainsi un peu plus de 350 ans. 

                          

Une part des origines de la franc-maçonnerie demeure toujours mystérieuse, faute de preuve documentaire adéquate. Et cela est à l’image de la franc-maçonnerie elle-même. Car le monde a besoin de mysticisme et la franc-maçonnerie contribue à l’ancrer. Néanmoins, une question reste d’actualité. Quelle est exactement l’origine de la franc-maçonnerie ? 

 

Si la franc-maçonnerie contemporaine est le résultat de l’intervention de Jean T. Désaguliers[1], elle est aussi la conséquence du système écossais de maçonnerie du 17è siècle tel qu’établi et documenté par William Schaw[2]. Ce système fût logiquement récupéré par Désaguliers pour camper des concepts scientifiques vulgarisés et une nouvelle symbolique biblique. James Anderson[3][3] assista Désaguliers dans cette œuvre de modernisation d’une franc-maçonnerie qui était déjà en place sur une base moins articulée et qui, par conséquent, se pratiquait d’une manière parcellaire par rapport à maintenant, quoique fraternelle et symbolique. Le caractère élitiste de la franc-maçonnerie, créé vraisemblablement par Désaguliers, juxtaposé au développement de l’Empire britannique suite aux victoires militaires du milieu du 18è siècle, lui ont permis de s’étendre efficacement dès ses débuts.   

 

LES DEUX APPROCHES D’ANALYSE DES ORIGINES DE LA FRANC-MAÇONNERIE

Les origines de la franc-maçonnerie se comprennent selon deux approches[4][4] qui se juxtaposent : 

·     la première dite « de transition » postule que les ancêtres des maçons viennent d’aussi loin que les bâtisseurs de pyramides et subséquemment de cathédrales. Ces maçons opératifs ont alors transité d’un état opératif à un état contemplatif. La transition a lieu essentiellement lorsque les tailleurs de pierre ont été remplacés par des briqueteurs au début du 17è siècle.

·     L’autre approche dite « d’émanation » implique que des citoyens organisent des fraternelles en y installant un rituel maçonnique, à une époque de grande misère sociale, principalement à des fins d’entraide aux démunis. Cette approche prend pour acquis que la franc-maçonnerie, tel qu’observée de nos jours, était antérieurement inexistante.

 

Les rites d’entrée et de passage de l’antiquité se retrouvent également dans les compagnonnages ou les guildes du Moyen-Âge. Pour créer la franc-maçonnerie contemporaine, Désaguliers y ajoute bon nombre d’éléments ritualistes et symboliques d’inspiration à la fois scientifique et spirituelle. Quant à Anderson,  il s’agit d’un pasteur presbytérien généalogiste qui a assisté Désaguliers dans son œuvre. Ainsi, une certaine franc-maçonnerie existait déjà avant Désaguliers[5][5].  Par exemple, le père de James Anderson était membre de la loge d’Aberdeen.[6][6]

 

LEGS CORPORATISTES ANTIQUES

Les « compagnonnages »[7][7], ou les antiques corporations de métier, qualifiées aussi de guildes, se donnaient naturellement une responsabilité d’entraide de leurs membres en présence d’énormes problèmes sociaux entretenus par un contexte guerrier. Cette forme d’entraide ou de fraternité est présente dans le système écossais de William Schaw[8][8] du 16è siècle. Ce système « maçonnique » s’imposait dans une société où l’État ne s’attribuait aucune mission de lutte à la pauvreté.


Quant au caractère initiatique de la franc-maçonnerie, il s’inspire possiblement  de rites initiatiques déjà présents dans l’antiquité et que les compagnonnages adoptent dès le 16è siècle. En effet, les rites initiatiques sont aussi vieux que le monde.  Ils étaient pratiqués dans l’Armée romaine
[9][9] qui possédait un rituel de sacralisation de l’aspirant soldat.  En outre, les rites des Templiers[10][10], nés au 12è siècle, ont été assez bien documentés. L’initiation se faisait la nuit, les candidats traversaient un pénible corridor ainsi que des lieux humides. Finalement, dans le christianisme, le baptême de Jésus-Christ par Jean-Baptiste se réalise par immersion complète dans le fleuve Jourdain. Dans ce cas, l’immersion représente la mort symbolique du païen pour renaître à la vie nouvelle de baptisé. Ce rituel chrétien incite l’initié à se poser la question suivante : « Qu’est ce que je dois faire mourir et renaître en moi? »  Par conséquent, les rituels initiatiques et les modèles de fraternité, dans les diverses organisations de l’antiquité, fusaient de toutes parts. La franc-maçonnerie n’avait qu’à tendre la main pour s’en inspirer.

 

D’ailleurs, c’est par la mort symbolique de ses défauts et la renaissance à de nouvelles qualités que le maçon s’inscrit dans un processus d’amélioration continue ; d’où la maxime : « La franc-maçonnerie rend l’homme meilleur ». Le principe du « mourir et renaître » n’a donc pas été inventé par la franc-maçonnerie contemporaine. Il est corporatiste et antique tout comme une foule d’autres rites d’initiation et d’élévation.

 

LE RÔLE DES PERSONNAGES

William Schaw[11][11] (1549-1602) fût Maître des Travaux du roi Jacques VI à titre de Surveillant général des maçons d'Écosse. Il assumait, à ce titre, la responsabilité de l’entretien de toutes les propriétés du Royaume.  Les statuts de Schaw remontent à l’année 1598 et s’imposaient à tous les Maîtres Maçons opératifs de l’époque. On y prévoit que les apprentis doivent subir un apprentissage de sept (7) années avant de devenir compagnon ou « frères de métier ». Le registre [12][12] présentant les statuts de William Schaw figurent présentement dans les archives de la Loge Mary’s Chapel à Édimbourg en Écosse.

 

Physicien français, Jean Théophile Désaguliers[13][13], né à La Rochelle le 13 mars 1683, mourut à Londres le 29 février 1744. Fils d'un pasteur protestant émigré à Londres lors de la révocation de l’édit de Nantes[14][14], il étudia à l'université d'Oxford puis devint professeur au collège de Hart Hall. Membre de la Royal Society, il a coopéré avec Isaac Newton jusqu’en 1727, année du décès de ce dernier. Chapelain du prince de Galles, il posa logiquement les principes de base de la franc-maçonnerie à partir d’une étude du système de William Schaw (1549-1602) dont le mérite fût certes de mettre sur pied une réglementation fonctionnelle de loges opératives à trois niveaux : Apprentis-entrés, Compagnons et Surveillant. Le tout étant inséré dans une structure nationale de loges.

 

C’est dans ce cadre que Jean Désaguliers visite la Loge écossaise Mary’s Chapel, le 24 août 1721[15][15] à Édimbourg, pour s’enquérir de son mode de fonctionnement. Désaguliers ajoute subséquemment une dimension scientifique à la franc-maçonnerie d’alors en s’intéressant notamment à la symbolique de la construction qu’il applique à des fins de croissance personnelle. Il y voyait sans doute un moyen optimal de vulgarisation scientifique.

 

James Anderson[16][16] (1678-1739)  se retrouve avec Désaguliers probablement au rang d’assistant. D’Aberdeen en Écosse et déménagé à Londres, il contribue à la rédaction des Constitutions dites d’Anderson[17][17] et participe à la fédération de quatre (4) loges en 1717[18][18] créant ainsi la Grande Loge d'Angleterre.   

 

L’ORIGINE PROTESTANTE ET L’EXPANSION SUBSÉQUENTE

Le caractère spirituel ou maçonnique des rituels écossais fut logiquement accentué dans le cadre de la réforme protestante lancée par Martin Luther[19][19] (1483-1546) au début du 16è siècle.  Cette réforme se comprend par la lutte contre les indulgences, à l’origine du Concile de trente du Pape Paul III lancé en décembre 1545.  Sous le régime des indulgences, le maçon qui participait à la construction d’une cathédrale ne recevait pas de salaire au sens connu de nos jours. Il recevait, pierre par pierre, des indulgences, qui lui donnaient ultimement la clé du Royaume des cieux. Pas étonnant que cette idée bien maçonnique d’accoler une symbolique biblique à un projet de construction de soi vienne du monde protestant.


Les travaux antérieurs de Martin Luther, consistant notamment à traduire la Bible en Allemand, 
eurent une  grande influence sur la traduction anglaise de la bible, sous le titre de la Bible du Roi Jacques Stuart en 1611.   Ce dernier fut Roi d'Écosse à l'âge d'un an à compter de 1567 et devint Jacques 1er d'Angleterre de 1603 à 1625.  La nouvelle bible expressément commandée par ce dernier, devint très populaire en Angleterre au début du 17è siècle.  Juxtaposée à la structure « maçonnique » mise en place par William Schaw,  elle allait produire le terreau propice à un développement phénoménal de la franc-maçonnerie.


Ainsi, lorsque Désaguliers intervient au début du 18è siècle, voilà déjà quelques décennies que la franc-maçonnerie proprement dite est née.  Il est probable, qu'entre les années 1620 et 1640, des rituels maçonniques d'inspiration biblique furent construits non seulement dans les loges de William Schaw en Écosse mais également en Angleterre.  Ces rituels étaient logiquement l'oeuvre de pasteurs protestants intéressés à la condition ouvrière.  Car, il fallait notamment s'occuper des maçons en chômage.  À compter de ce moment, débute la véritable phase contemplative de la franc-maçonnerie.  Désaguliers, en coopération avec Anderson, viendra ultérieurement mettre de l'ordre dans tout cela, au début du 18è siècle à Londres.

 

Naissait alors une fraternelle revitalisée [20][20], soit la franc-maçonnerie, qui était en mesure d’exercer un véritable magnétisme sur l’élite anglo-saxonne du 18è siècle par ses caractéristiques spirituelles,  son symbolisme scientifique et sa vocation de fraternité dans un monde écossais où la pauvreté fusait de toutes parts.  La splendeur monarchique et militaire subséquente de l’Empire britannique du 19è siècle facilitera son expansion, d’abord en Europe occidentale et ensuite, dans le monde entier grâce notamment à la colonisation.  


Les assises et le fonctionnement de la franc-maçonnerie contemporaine étaient établis. La formule se répand dès lors comme une trainée de poudre. Cette franc-maçonnerie qui nait d’un contexte protestant, est vite perçue par l’Église catholique romaine comme un produit dérivé du schisme antérieurement condamné par le Concile de Trente (1545-1563). Par conséquent, l’Église catholique, par la voix du pape Clément XII
[21][21], réagit vivement  en 1738, dans la bulle « In Emenenti Apostolus Specula »,  en condamnant sévèrement la franc-maçonnerie naissante. Cet extrait de ladite bulle est révélatrice de l’expansion rapide de la franc-maçonnerie :


« Nous avons appris, par la rumeur publique, qu'il se répand à l'étranger, faisant chaque jour de nouveaux progrès, certaines sociétés, assemblées, réunions, agrégations ou conventicules, appelés communément du nom de Francs-Maçons ou d'autres noms selon la variété des langues, dans lesquels des hommes de toute religion et de toute secte, affectant une apparence d'honnêteté naturelle, se lient entre eux par un pacte aussi étroit qu'impénétrable, d'après des lois et des statuts qu'ils se sont faits, et s'engagent par serment prêté sur la Bible, et sous les peines les plus graves, à couvrir d'un silence inviolable tout ce qu'ils font dans l'obscurité du secret » (Clément XII)[22][22].


La bulle de Clément XII est intéressante pour comprendre la situation de la franc-maçonnerie d’alors. Premièrement, elle se popularise d’une manière jamais observée auparavant ; deuxièmement, son développement est transfrontalier et troisièmement, sa croissance est multiethniques. Ce développement se réalise rapidement. En effet, entre la fondation de la Grande Loge d’Angleterre, fruit de la fusion de quatre (4) loges en 1717, et la bulle antimaçonnique de Clément X11 de 1738, il n’y a que deux décennies. 
 


Pourquoi la papauté n’avait-elle pas entendu parler de la franc-maçonnerie antérieurement comme le révèle la bulle de Clément XII ?  Simplement, parce que, jusque-là, elle était pratiquée sur une base corporatiste et hermétique.   En outre, Désaguliers, assisté du pasteur Anderson, n’était pas encore intervenu pour la moderniser et l’adapter, la rendant ainsi captivante aux nouveaux adhérents.


L’efficacité d’une telle propagation implique aussi que les élites monarchique, militaire et marchande britanniques s’y intéressent. Quoique Désaguliers, comme membre de la Royal Society, avait accès à un réseau scientifique influent, ce développement maçonnique prodigieux ne fut pas l’objet d’un seul homme. Les premiers membres de la Grande Loge d’Angleterre  contrôlaient des espaces aptes à donner de l’expansion à cette franc-maçonnerie naissante.

 

CONCLUSION

La franc-maçonnerie est un système de morale enseigné sous le voile de l’allégorie au moyen de symboles. Perçue comme cela, elle aura emprunté d'un peu partout : de la Bible, de l'apport scientifique de Désaguliers, du modèle opératif établi par William Schaw et des compagnonnages du Moyen Âge. Tout cela a rendu la franc-maçonnerie plus attirante que les autres associations fraternelles créées pour soulager la profonde misère des prolétaires et pourvoir aux besoins de spiritualité des classes dirigeantes du 17è siècle. 


L’émergence de la franc-maçonnerie contemporaine fut donc l’œuvre de deux acteurs principaux: le premier Schaw, Surveillant des travaux publics du Roi Jacques Stuart, a mis en place un système national de loges avec normes d’accès et de promotion interne par trois degrés. Le second Désaguliers, scientiste et chapelain, lui insuffla un nouveau symbolisme fondé sur la science et la spiritualité, Ainsi, le génie de Désaguliers, assisté par le pasteur James Anderson, juxtaposé à l’immense besoin d’entraide dans le monde sous tension du premier quart du 18è siècle, autorisa l’émergence de la franc-maçonnerie d’aujourd’hui.


Finalement, la véritable naissance de la franc-maçonnerie contemporaine remonte logiquement aux années qui suivent immédiatement la publication de la Bible dite du Roi Jacques Stuart en 1611.  Latiniste, devenu subséquemment Roi d'Angleterre, il popularise ladite Bible partout dans son pays.  Elle fait donc son entrée triomphale un peu partout dans les structures maçonniques existantes et elle favorise grandement l'ouverture de nouvelles loges. Convaincu de l'absolutisme du droit divin protestant, Jacques 1er d'Angleterre en vint à persécuter les catholiques.  Cette décision de sa part, à elle seule, peut expliquer la singulière résistance ultérieure de l'Église catholique romaine à une franc-maçonnerie originellement protestante.  Le reste est une question de concordance.


 



[1][1] Physicien français, fils d’un pasteur protestant, Jean Théophile Désaguliers est né à La Rochelle le 13 mars 1683 et mort à Londres le 29 février 1744.

[2][2] William Schaw[2][2] (1549-1602) fut Maître des Travaux du roi Jacques VI d’Écosse à titre de Surveillant général des maçons d'Écosse.

[3][3] James Anderson est né et a grandi à Aberdeen en Écosse. Pasteur presbytérien et généalogiste, il partit pour Londres travailler comme assistant pour Jean T. Désaguliers. Son nom apparait en appendice des « Constitutions of the Freemasons ».

[4][4] Dachez Roger (1999), « Les origines de la maçonnerie spéculative : état de la situation », Revue Renaissance Traditionnelle, No. 118/119, avril-juillet, p. 79-92.

[5][5] Lorsque le juriste écossais John Skeene achète une propriété en Amérique en 1674, il est déjà franc-maçon.

[6][6] Le père d’Anderson était maçon a Aberdeen. Ce qui indique que la franc-maçonnerie existait déjà avant Désaguliers.

[7][7] Poitrineau Abel, (1992) Histoire du compagnonnage, Lyon, Horvath, 133 p.

[8][8] Stevenson David (2008) Les premiers francs-maçons : les loges écossaises originelles et leurs membres, Ivoire Clair Éditeur.

[9][9] Dans l’armée romane, l’aspirant soldat était sacralisé selon un rite établi.  Il fallait qu’il soit « désacralisé » comme condition de sortie de l’armée.  Voir à cet égard : Flavius Josèphe, La guerre des Juifs, 70 ap. J.C.,

[10][10] Bordonove G, (1975) La vie quotidienne des templiers au 18è siècle, Hachette, 251 p.

[11][11] http://fr.wikipedia.org/wiki/Statuts_Schaw

[12][12] La loge Mary’s Chapel est sise au 19 Hill Street à Édimbourg.. Elle conserve des registres accessibles depuis juillet 1599. Son URL est le suivant : http://www.lodgeofedinburgh.org.uk/

[13][13] http://www.universalis.fr/encyclopedie/T099265/DESAGULIERS_J_T.htm

[14][14] Joxe P, (1998) L’Édit de Nantes : une histoire d’aujourd’hui, Hachette, Paris, 1998, 371 p.

[15][15] http://www.lodgeofedinburgh.org.uk/. La loge Mary’s Chapel d’Édimbourg possède les minutes de la visite historique de Désaguliers.

[16][16] http://fr.wikipedia.org/wiki/James_Anderson_(1678-1739)

[17][17] Le nom d’Anderson figure en appendice des dites Constitutions d’Anderson et non en page de garde comme le fait logiquement l’auteur d’un texte.

[18][18] http://fr.wikipedia.org/wiki/Grande_Loge_unie_d'Angleterre.  La date de fondation de la Grande Loge d'Angleterre est tirée de son site WEB officiel. 

[19][19] Leplay Michel (1998), Martin Luther, Desclée de Brouwer, Paris, 219 p.

[20][20] Naudon Paul (1981), Histoire générale de la franc-maçonnerie, PUF, Paris, 251 p.

[21][21]http://fr.wikipedia.org/wiki/Cl%C3%A9ment_XII

[22][22] http://fr.wikipedia.org/wiki/In_eminenti_apostolatus_specula. « Donné à Rome, près de Sainte-Marie Majeure, en l'an de l'Incarnation de Notre Seigneur MDCCXXXVIII, le IV des Calendes de Mai (28 avril)»

Publié dans Histoire

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